Maître Wang Xiang Zhai (1890-1963) est le fondateur du I-Chuan et du Da-Cheng-Chuan. Il est né dans la province du Hebei en Chine. Dès l’âge de 14 ans, il commença de pratiquer le Shin-I-Chuan (boxe de l’intention ou plus précisément, en anglais Mind-Boxing) initié par Maître Guo Yun Seng qui était mondialement connu.

Maître Wang Xiang Zhai

Il devint son successeur. Après sa mort, pendant plusieurs années, il perfectionna son art par de nombreux voyages à travers la Chine à la recherche de l’essence des arts martiaux chinois. A chaque rencontre, la confrontation était autant théorique que pratique.

Il fonda le I-Chuan à Beijing dans les années 1930. Une des caractéristiques du I-Chuan est l’absence de formes ou de règles préétablies. On y travaille ainsi la spontanéité et la liberté.

A l’âge de 50 ans, il avait effectué plus de mille combats et avait acquis ainsi une grande notoriété. On lui donna alors le surnom de  » Main de Pays  » . Un de ses amis, initié de boxe chinoise, donne à son art le nom de Da-Cheng Chuan ( le Grand Accomplissement de l’Essence de la Boxe). Maître Wang Xiang Zhai était tout d’abord gêné de porter ce nom, mais il finit par l’accepter en considérant qu’il devait faire tout ce qu’il pouvait pour l’assumer. Et à la fin de sa vie Maître Wang Xiang Zhai a appellé cet art, tout simplement : Chuan-Shué (science de la boxe chinoise).

Dans le même esprit, Maître Wang Xiang Zhai a décidé de montrer au grand public l’essence secrète des arts martiaux afin d’éveiller le plus grand nombre de personnes.

Il avait développé le Zhan Zhuang, forme martiale qui sous-entendait aussi une forme médicale. Aujourd’hui, le Zhan-Zhuang est pratiqué dans le monde entier. En 1947, à l’âge de 62 ans, le maître Wang Xian Zhaï constitue un petit groupe de personnes, dont Me Yu Yong Nian, pour développer la forme thérapeutique et ouvrir au grand public le secret du Zhan Zhuang : la posture de l’arbre. En 1955, il crée les 24 formes de Zhan Zhuang destinées à une meilleure hygiène de vie avec un de ses meilleurs élèves, le docteur Yu Yong Nian (directeur de l’hôpital des Chemins de Fer de Pékin). En 1957, pour la première fois en Chine, le Docteur Yu Yong Nian a commencé à utiliser cette méthode officiellement dans son hôpital en tant que soin; et l’authenticité de cette pratique et les résultats de guérison furent reconnus à partir de ce moment-là.

En 1982, la publication de son livre concrétise l’enseignement reçu par Me Wan Xiang Zhaï. C’est ce livre qui vient d’être traduit en français et édité par l’Originel/Charles Antoni (novembre 99) sous le titre : I-Chuan : les bases scientifiques : la Posture de l’Arbre : Zhan Zhuang.


Le Zhan Zhuang
Le Zhan Zhuang est la symbolique de la posture de l’arbre comme si l’on était immobile. En réalité, si l’on essaie à la fois d’avancer et de reculer, de se déplacer et à gauche et à droite, et vers le haut et vers le bas on obtient une toupie qui tourne à grande vitesse mais qui reste sur place. Extérieurement, on semble immobile.

La pratique correcte du Zhan Zhuang cherche à développer la patience I’humilité, le connaissance de soi et le contrôle de la puissance physique et mentale. Elle est une condition nécessaire pour la pratique des autres composantes du I-Chuan et du Da-Cheng-Chuan : la marche, l’essai de force, le travail à deux et enfin le combat. Ce travail comporte une dimension martiale et une dimension médicale. Le docteur Yu Yong Nian a principalement développé l’aspect médical.

L’histoire du Zhan Zhuang est longue puisqu’on le trouve mentionné dans des textes datant de plusieurs millénaires. La première référence connue est contenue dans  » Huang Ti Nei Ching  » un des premiers livres classiques de la médecine chinoise.

Dans l’introduction de ce livre il est fait référence à une pratique de  » se tenir debout sans bouger « . C’est l’empereur Huang Ti qui dit :

 » J’ai entendu parler d’un homme véritable dans l’histoire, il est tellement fort qu’il peut : soulever le ciel et tirer la terre ; contrôler le Yin et le Yang ; respirer l’énergie de l’air ; concentrer son esprit ; unifier les muscles ; qu’il peut vivre aussi longtemps comme la nature, c’est le DAO vivant ».

Ainsi se tenir debout sans bouger ce n’est pas seulement votre corps qui est connecté au ciel et à la terre, c’est aussi votre esprit.

Pratiquer ainsi avec en utilisant pleinement corps et esprit, vous permet de contrôler votre corps en tant qu’entité.

On peut mentionner une autre citation qui se trouve dans le Tao Te King de Lao Tseu. On peut en effet y lire :

L’expression et le mouvement d’un grand connaisseur de Vertu;
est basé sur l’ étude du DAO;
DAO comme un objet;
il est sans aspect fixe, très flou;
tout seul debout sans bouger;
afin d’observer le changement magique à l’intérieur du corps;
les sensations et réactions en circulation sans arrêt;
continue d’observer jusqu’à l’infini.
J’ai dû volontairement regrouper ‘tout seul debout sans bouger et les sensations et réactions sans arrêt’ (Chap. 25 LAOZI) avec ‘afin d’observer le changement magique à l’intérieur du corps et continue d’observer jusqu’à l’infini’. Cela explique le principe de DAO.

L’expression et le mouvement d’un grand connaisseur de Vertu;

est basé sur l’ étude du DAO;

DAO comme un objet;

il est sans aspect fixe, très flou;

tout seul debout sans bouger;

afin d’observer le changement magique à l’intérieur du corps;

les sensations et réactions en circulation sans arrêt;

continue d’observer jusqu’à l’infini.

J’ai dû volontairement regrouper ‘tout seul debout sans bouger et les sensations et réactions sans arrêt’ (Chap. 25 LAOZI) avec ‘afin d’observer le changement magique à l’intérieur du corps et continue d’observer jusqu’à l’infini’. Cela explique le principe de DAO.

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