Question : qui êtes-vous ?
Je suis né en 1933 dans un petit village de la Province de Shanxi.
J’ai travaillé dans les chemins de fer principalement comme conducteur d’engins pour les travaux de construction des voies.
Quel est votre parcours dans les arts martiaux ?
J’ai commencé à pratiquer à l’âge de 10 ans le Tchang Chuan (ou Longue Boxe). A 16 ans je donnais déjà des cours de ce style de boxe.
A 24 ans, lors d’un séjour à l’hôpital pour soigner des douleurs d’estomac, j’ai rencontré le Docteur Yu YongNian qui pratiquait le I-Chuan dans cet hôpital. Il a commencé de me l’enseigner tout d’abord pour aider à ma guérison. Rapidement guéri, j’ai ensuite suivi tous les dimanches son enseignement à Beijing ce qui m’obligeait à faire un long voyage chaque semaine puisque j’habitais à plus de 100 kms au nord de Beijing et que les transports étaient lents et difficiles. Lors de ces visites, j’ai eu l’occasion de rencontrer Maître Wang Zhian Zhai et de suivre quelques-uns de ces cours.
A 30 ans, sur les conseils du Docteur Yu, j’ai commencé de suivre l’enseignement de Maître Yao. J’ai été pendant 20 ans son élève en fait jusqu’à sa mort en 1983.
A partir de 1961, j’ai fait de nombreux combats avec différents représentants d’autres styles notamment avec des combattants réputés travaillant dans les mines. En effet, il y avait d’importantes mines dans la province de Shanxi. J’ai gagné tous ces combats et de ce fait beaucoup d’élèves sont venus s’inscrire au Da-Cheng-Chuan puisque c’était le nom qu’avait accepté Maître Wang Zhian Zhai pour le I-Chuan. Maître Yao avait d’ailleurs lui aussi choisi d’utiliser ce nom. Il a changé d’avis sur la fin de sa vie mais en ce qui me concerne je suis resté fidèle à ce nom de Da-cheng-Chuan et c’est ainsi que je nomme ce que je fais.
Ainsi entre 1961 et 1970, le Da-cheng-Chuan s’est beaucoup développé en particulier dans les mines.
A partir de 1970, j’ai commencé de donner des cours de Da-cheng-Chuan à Datong où j’ai touché de nombreux élèves. C’est là que je réside encore aujourd’hui.
Durant toutes ces années, j’ai étudié à la lumière de ma pratique du Da-cheng-Chuan plusieurs techniques de boxe, des techniques avec un ou deux sabres, des techniques de crochet, de lance, de bâton et de fouet.
Quelles distinctions avez-vous obtenu ?
En 1979 et en 1980, j’ai obtenu la médaille d’or au concours d’arts martiaux de Shanxi. J’ai ensuite représenté cette province lors des concours au niveau de l’ensemble de la Chine et, là encore, j’ai remporté la médaille d’or.
En 1979, j’avais également rencontré un maître d’arts martiaux She Tsing Wang et j’avais gagné un combat contre lui. Cela avait rendu le Da-Cheng-Chuan très célèbre.
En 1981, comme représentant des chemins de fer, j’ai obtenu la médaille d’or à un concours d’arts martiaux concernant l’ensemble de la Chine.
En 1983, j’ai reçu une nouvelle médaille comme meilleur enseignant d’arts martiaux sur l’ensemble de la Chine.
En 1985, je suis désigné comme directeur de l’association pour la recherche sur le Da-cheng-Chuan à Datong.
En 1988, j’ai créé une section de cette association dans mon village natal. 100 personnes pratiquent maintenant le Da-Cheng-Chuan dans ce petit village.
En 1993, j’ai remporté avec 3 de mes élèves une confrontation de Tiu Shu (poussée de mains) avec 4 grands maîtres venus de Taiwan.
Avez-vous eu des élèves non chinois ?
Oui, en effet depuis plus de 20 ans, j’ai des élèves venus de nombreux pays : France, Angleterre, Japon,, Etats-Unis, Danemark….
Et en France ?
Je viens maintenant régulièrement en France depuis 1997 et je souhaite développer de façon importante et suivie le Da-Cheng-Chuan en France avec l’aide de l’Association Française de Da-Cheng-Chuan et de Traditions martiales chinoises.
Je souhaite d’ailleurs également développer le Da-Cheng-Chuan dans d’autres pays d’Europe où j’ai déjà quelques contacts : Suisse, Hongrie, Angleterre…
De plus, plusieurs étrangers sont venus s’entraîner plusieurs mois à Datong.